On m’a demandé récemment : « Mais finalement… les expositions immersives, ça sert vraiment la culture, ou c’est juste pour faire des selfies marrants dans des salles ? »
C’est exactement la question qu’a voulu explorer Lomane Saulnier dans son excellent rapport de fin d’étude.
Elle m’a interviewé il y a quelques mois. A ce moment-là, j’étais sur 2 projets XR en même temps avec 3 casques qui sur mon bureau (bon, c’est toujours le cas).
Je me souviens avoir souri en lui disant : « L’interactif et l’immersion transforment le spectacteur en spect-Acteur«
Parce qu’au fond, ce que je vois depuis dix ans sur le terrain (et que tous les acteurs de la XR disent), c’est que la technologie ne doit pas être une fin en soi, sachant qu’elle, trop souvent encore, l‘impulsion unique de départ de certains projets « innovants ».
Les projections 360°, les effets de lumière ou des casques VR peuvent émerveiller… mais ce qui reste dans la mémoire (ou le coeur), ce sont les émotions, les interactions et les histoires.
On entend souvent « Ah oui, j’ai fait le truc en Egypte avec un casque VR, c’est cool »
On entend rarement « Ah oui, j’ai visité les pyramides Gizeh et assisté aux funérailles du roi Khéops. J’avais l’impression de l’avoir vécu »
Dans l’entretien, nous avons parlé :
- De visiteurs qui tendent la main vers un poisson virtuel, comme si leur geste allait avoir un impact réel
- Des technologies sous-exploitées (IA, AR, sensorialité…) qui pourraient pourtant révolutionner la médiation culturelle
- De ces expériences qui font « wahou » sur l’instant mais qui laissent une impression d’inachevé
- Des problèmatiques et contraintes de création et de déploiement (aka les sous)
Lomane a tiré tout ça avec finesse en interviewant aussi Sarah LIGNER, Thomas Sechet, Martin Bourguignat et l’artiste Miguel Chevalier
On garde :
📌 L’équilibre délicat entre forme et contenu,
📌 La puissance de l’interactivité quand elle sert un propos,
📌 Et l’avenir des expositions qui marient sens, pédagogie et technologies.
Son étude rappelle une chose essentielle : Si l’on pense l’immersion comme un support de médiation et non une finalité, elle ouvre la porte au dialogue pour créer un lien sincère et durable entre le public et l’oeuvre
Bravo à elle pour cette analyse lucide et inspirante.
Si vous travaillez sur des projets immersifs, culturels ou d’entreprise, je serai ravi d’échanger. La XR a encore beaucoup a apporter, si on l’utilise avec bon sens et pertinence.

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