IT for Business – Les outils pour créer le Métavers

Le mode créatif des métavers publics permet de créer des «mondes», avec toutefois des possibilités très encadrées. Pour bénéficier d’une liberté presque infinie, on préférera des outils de création et des moteurs de rendus qui viennent essentiellement du monde du jeu 3D.

Pour concevoir un métavers privé, le plus simple est de créer un espace dans un métavers ou un jeu existant. Meta Horizon ou Fortnite permettent ainsi de créer un environnement 3D construit via des menus et outils graphiques, à bibliothèques d’éléments tels que formes, objets que l’on peut texturer, peindre et mettre à l’échelle, et dont on peut définir le comportement. «Pour l’instant réservé à certains utilisateurs, le mode créatif de Fortuite est accessible depuis le jeu, sur console, PC et mobile», précise Mathieu Arribart, cofondateur de Vysena Studios, qui a ainsi réalisé pour le Festival de Cannes un jeu se déroulant dans un jumeau numérique du quartier du Palais des festivals. Altspace proposé par Microsoft, ainsi que le futur mode créatif de Fortnite, permettent d’aller plus loin, avec la possibilité d’importer des objets créés à partir d’outils 3D comme Adobe Substance 3D ou Autodesk 3ds Max. «Nous avons ainsi modélisé dans Altspace certains lieux emblématiques d’Accenture», cite Vincent Guigui, responsable de l’offre réalité augmentée et métavers chez Accenture.
Pour bénéficier de possibilités bien plus étendues, on recourra aux moteurs de rendu 3D du monde du jeu. Ils orchestrent en temps réel sons, objets, lumière, décors et personnages, créés en amont via des outils dédiés. Unreal Engine
d’Epic Games et Unity 3D de Unity Software (adopté par Meta pour son métavers Horizon Worlds) sont les moteurs les plus connus […]

La quête impossible d’un métavers unique

Le métavers devrait par définition être unique. Mais en l’absence de véritable standardisation, on se dirige probablement vers un métavers multiple et hétérogène, au mieux fédéré par quelques formats et passerelles.

[…]

En termes de standards, le métavers est actuellement au degré zéro, si bien que des dizaines de plateformes métavers différentes vont cohabiter et, l’utilisateur devrait explicitement quitter une plateforme pour se déplacer. Il y a un côté « captif » que l’on retrouve actuellement sur les plateformes de vidéo à la demande, où l’accès à un contenu (ex: série, film) nécessite de lancer une applications dédiée (Netflix, Amazon Prime, …)

Quelles interfaces pour s’immerger dans le métavers?


Casques de réalité virtuelle, lunettes de réalité augmentée, capteurs en tous genres et même combinaisons haptiques : la panoplie de périphériques permettant une immersion dans le métavers existe déjà. Mais ils restent imparfaits et les écrans traditionnels feront une forte résistance.

Parole d’expert

« La cible, ce n’est pas l’œil, mais notre cerveau »

Vincent Guigui
Responsable l’offre réalité augmentée et métavers chez Accenture France

« Avec les casques de VR, nous plaçons des écrans devant les yeux. Mais le but n’est pas l’œil, c’est le cerveau. Pour voir, entendre et même ressentir le toucher et finalement obtenir une immersion totale, il faudra se rapprocher de tous nos sens. De fait, l’écran s’est rapproché progressivement des yeux.

L’information est ainsi passée du cinéma à la TV puis au smartphone, de la montre aux lunettes AR/VR et, demain, nous aurons des lentilles de contact, voire des interfaces cérébrales. En attendant, les lunettes de réalité mixte seront l’extension de notre téléphone, et pourquoi pas le remplacer pour certains usages. »

(article original publié dans le magazine IT for Business – Le Magazine n°2274, Juillet-Août 2022)


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